lundi 4 mai 2015

Laurent Ayçaguer est très heureux de vous présenter son nouveau projet:


 « DE LA PLUME DE MES ELLES »

Les journée à écrire... à Castanet-Tolosan

 

pour tout renseignement:
MJC – 20 avenue de Toulouse – 31320 CASTANET-TOLOSAN
Téléphone : 05 61 81 83 56 Courriel : accueil-secretariat.mjccastanet@orange.fr
 

mercredi 25 février 2015

Écrire en Mai

Écrire en Mai


Rencontre d’écriture et de lecture à Bages (Aude)
29, 30 et 31 mai 2015

Bientôt tout le programme et les conditions de participation sur

http://ecrire-en-mai.over-blog.com/


Ecrivain invité "Alain Borer" 

 auteur en 20104 de "De quel amour blessé"
  http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/De-quel-amour-blessee


mardi 10 février 2015

Le mois dernier, certains ont pu trouver refuge dans ce sas de décompression que sont parfois les ateliers d'écriture, Nous partageons un premier texte, d'autres suivront... sur ce douloureux thème : Je Suis Charlie





Je suis Charlie


Il avait allumé la télé, non pas pour un quelconque programme mais pour montrer à sa mère des photos de Noël réunies sur une clé USB. Sa mère avait bu l'écran des yeux. Les photos n'étaient pas nombreuses. Elle les avait regardées en boucle, parfois distraite par une question qu'elle voulait poser ou sa propre remar­que, si bien qu'il y avait encore chaque fois l'une ou l'autre photo qu'elle n'avait pas vue ou pas remarquée plus tôt. Elle y aurait sûrement passé encore un bon moment mais il n'aimait pas la voir ainsi fascinée par le retour des mêmes images dont elle semblait attendre encore autre chose. Pour récupérer la clé, il bascula sur le programme télé avec la télécommande et se dirigeait vers l'écran pour l'éteindre parce qu'elle n'aime pas qu'il le laisse en veille et resta le doigt levé. On annonçait un douzième mort. Le président de la république était sur les lieux. À l'image rien d'autre, qu'un journaliste derrière son bureau continuant à parler d'un air grave pour ceux qui savaient déjà.
Il a dit à sa mère :
– Il y a eu un attentat.
C'était évident pour lui. Le ton n’aurait pas été le même pour un accident. Et tout de suite il sentit qu'il basculait dans la certitude d'un acte terroriste islamiste. Sa tante venait d'arriver.
– Il vient d'y avoir un attentat, répéta-t-il pour justifier de ne pas appuyer sur le bouton qui libérerait ce moment de retrouvailles familiales.
Elle s'assit dans un silence respectueux.
À l'image, on voyait maintenant une journaliste dans une rue isolée par la police. Cette fois il comprit que des hommes en armes étaient entrés à Charlie hebdo et avaient fait un carnage. Aucun nom n'était encore donné. Il pressa le bouton à contrecœur. Sa mère et sa tante enclenchèrent aussitôt leur babil habituel. Il s'y mêla. Mais il se sentait oppressé.
Plus tard, quand il les laissa, son premier geste dans la voiture fut de rallumer la radio où on donnait maintenant la litanie des morts : Wolinski, Cabu,… Bernard Maris… Il avait juste pêché ces trois noms. Les autres ne lui disaient rien. Mais que faisait là Bernard Maris ? Il avait encore dans l'oreille ses passes d'armes avec Domi­nique Tseu le vendredi matin. Il aimait l'esprit de cet homme et sa voix. Wolinski, c'était le dessein de cette fille de profil et en minijupe à qui une bulle faisait dire : Il n'y a pas que le sexe dans la vie, alors que, le bras balancé par-dessus l'épaule, elle désignait du pouce la rotondité de son cul que sa position très cambrée offrait avec la jupe à l'horizontale comme une visière. Et Cabu ? Il avait trouvé avant de partir son Canard enchaîné dans la boîte aux lettres. Que serait le Canard enchaîné de la semaine prochaine sans Cabu ? Il fallait imaginer Cabu mort. Le visage pétillant de Cabu et sa voix. Le souvenir de Cabu face à Arafat et lui offrant un dessin de paix.
Comme ça ne l'empêchait pas d'y voir, il ne se souciait pas des larmes qui ruis­se­laient, abondantes, sur ses joues. Il était coincé sur la rocade si inhabituel­lement saturée qu'il supposait un accident plus loin, une autre catastrophe. Mais il était sans réaction, juste noué du ventre. Et c'est ce malaise qui lui rappela le 11 septembre. Il se sentait pareil. Le 11 septembre, c'est aussi en voiture qu'il avait appris l'horreur de ce qui se passait à New York et qu'il comprit enfin les images vues vaguement sur un mur de télés au supermarché. Images qu'il avait crues celles d'un film-catastrophe et qui avaient été pour lui l'occasion d'un accès de mépris pour ce goût américain du désastre dégusté face à l'écran en s'empiffrant de pop-corn ou de bière bue à même la canette.
Tout d'un coup il eut peur que ça recommence. Son ventre noué se rappelait de cette horreur qui l'avait fait lui-même basculer dans le désespoir parce que c'était à dégoûter de l'homme, à désespérer de tout. Le lendemain, il avait été choqué de voir quelques élèves maghrébins sautant de joie devant le collège, comme il avait vu à la télé les cris de joie des petits palestiniens bêtement excités comme après une victoire de leur équipe de foot.
Il eut peur que ça ne recommence parce que c'était là qu'il avait basculé dans la dépression qui l'avait conduit quelque mois plus tard aux urgences de l'hôpital. C'était un poids qui l'empêchait de respirer. Il entendait encore la voix bienveillante de Cabu quand il intervenait avec ou sans dessin et il pleurait. On tuait des hommes qui auraient certainement écrasé une mouche avec scrupule, parce qu'on ne sait pas si elle souffre, ou tout simplement parce qu'on tue les mouches contre lesquelles on s'énerve, pour notre petit confort, mais avec quand même vaguement l'idée que ce n'est pas parce que c'est facile à faire qu'on a le droit de les écraser.
Il resta longtemps coincé sur la rocade mais c'était sans importance puisqu'il se souciait seulement d'attendre de nouvelles informations. Enfin libre, il roula jusqu'à la plage. Le soleil déclinait, lui aussi. Il laissa la voiture ouverte, la clé au contact pour entendre encore la radio au cas où… Avec un bâton, il traça profondément dans le sable : « Je suis Charlie ». Le soleil bas creusait la cicatrice des lettres. Elles s'étiraient en ombres portées. Il était seul. C'était mieux pour pleurer doucement, tranquil­lement. Un vent léger séchait vite ses joues. Il gardait ce nœud au ventre mais il était avec Cabu et Bernard Maris, Wolinski même. Il les entendait rire des idées qui claquaient entre eux, des formulations jouissives qui leur tombaient des lèvres avec bonheur et les faisaient rebondir sur d'autres mots. Le paysage était troublé par l'eau recueillie au bord de ses paupières mais il se lovait avec eux sur ces rires pétillants d'intelligence et leur souriait. Ensemble ils tournaient le dos au rire glaçant des tueurs, ces hommes en noir lourdement couverts comme autant de robocops que leurs gilets pare-balles rendaient aussi informes qu'insensibles, la bête immonde imperméable à tout, à peu près aussi bête que la pierre que votre roue projette vers la tête d'un lapin et qui ne sent rien quand elle le tue.
Alors il ne trouva plus que la bande de Charlie hebdo en faisait peut-être trop en bouffant du curé, du rabbin ou de l'imam. Il pensa à Voltaire terminant toutes ses lettres par un joyeux « écrasons l'infâme ». Il fallait frapper encore plus fort.
Il savait bien que son beau « je suis Charlie » s'estomperait bientôt sous le vent, la pluie, ou le clapotis de vaguelettes, si ce n'est écrasé par le pas d'un lourdingue, mais il savait qu'il avait raison.
Ils étaient partis en criant qu'ils avaient vengé le prophète. Lui revoyait le dessin de couverture qui avait scandalisé : Mahomet en train de constater : « c'est dur d'être aimé par des cons. »

par Jean-Louis

mardi 3 février 2015

 


Amoureux des Ateliers d'écriture et de la création littéraire, je vous invite à aller visiter ce site...
n'hésitez pas à nous faire vos propres suggestions, et toujours le même mot d'ordre:
à vos plumes! 

lundi 5 janvier 2015



  LANCEMENT DES TROPHÉES DE L’EAU 2015  

L’agence de l’eau Adour-Garonne invite les esprits créatifs à participer
aux Trophées de l’eau 2015 sur le thème :

L’EAU DU FUTUR, LE FUTUR DE L’EAU
2 disciplines :  
Ecriture d’une nouvelle
Réalisation d’un court métrage
3 catégories pour participer :    
> Amateurs
> Professionnels ou semi-professionnels
> Jeunes : primaire, collège, lycée
 
Les lauréats de chaque discipline seront récompensés et se verront attribuer 2 500 euros par catégorie 
pour les amateurs et professionnels, 1 250 euros par prix pour les jeunes.

Date limite de dépôt des dossiers de candidature : 23 février 2015
La cérémonie de remise des Trophées aura lieu à Toulouse au cours de la 2e quinzaine de mars 2015. 


  Plus d’informations et inscriptions sur   tropheesdeleau2015.fr 

Relayez l’info auprès de vos contacts !

Vous comptez forcément autour de vous, parmi vos réseaux, adhérents ou collaborateurs des personnes qui pourraient être intéressées à participer au concours.
Nous vous invitons à partager cette information avec eux ! 

Pour faciliter cette démarche, nous vous proposons différents outils prêts à être relayés sur vos circuits d’information : liste d’envoi mail, lettre d’information, site internet, réseaux sociaux, affichages, présentoirs…

À télécharger : 
une affichette en format A3 à imprimer
un flyer en format A6 à imprimer et photocopier
• une bannièreun encart et une signature mail pour votre communication numérique

Nous vous remercions par avance de nous aider à faire connaître les Trophées de l’eau Adour-Garonne. 
Par cette initiative, vous participez à la sensibilisation des citoyens aux enjeux présents et à venir en matière de protection de l’eau !

Trophées de l'eau Adour-Garonne 2015